Côte d’Ivoire: Nash célèbre ses 20 ans de carrière le samedi 20 novembre 2021

La rappeuse Nash célèbrera ses 20 ans de carrière le samedi 20 novembre prochain. Natacha Flora Sonloué alias Nash fêtera cette date symbolique à travers un concert qui se veut grandissime au vu des artistes invités. En attendant de dévoiler la liste complète des guest-star, il faut  déjà noter  que participeront à cette célébration   de grosses pointures nationales et internationales avec lesquelles La go cracra du Djassa a eu à collaborer tout au long de cette exaltante entreprise musicale  vicennale dans le hip hop en général et dans le rap en particulier.

Parcours.  Née à Duékoué enNash fait ses premières  classes au MIC  avec le  « Collecteeth Exceptionnel »  à Man , ville où elle a grandi , dans les années 95-97, époque de bouillonnement du hip hop et du rap en Côte d’Ivoire. En 1998, la famille Sonloué s’installe à Abidjan, à Yopougon. La très  jeune rappeuse  intègre alors l’univers des sound-system de  la capitale. C’est au cours d’une de ces matinées de freestyle que la  garçonne est repérée par Boni « Power Gbi », membre du groupe R.A.S, un pionnier  de la vague hip hop en Côte d’Ivoire. Sa prestation en  nouchi  accroche  Boni , qui l’adoube aussitôt et l’invite sur sa compilation « Enjaillement »  qu’il coproduit sur son label Nouchy Prod avec  Kesdo, rap-activiste alors basé en France (Paix à son âme). Sur cette compilation, Nash détonne avec le titre « 1ère Djandjou », un reprise subtile en Nouchi de « 1er Gaou » de Magic System.  Comme « 1er Gaou », « 1ère Djandjou » devient un  tube viral qui se partage de Cd en Cd à l’époque, et qui lui ouvre les portes  de l’industrie musicale ivoirienne et africaine de fort belle manière. Le style Nash est ainsi née, fait de flow percutants  en nouchi, teintés d’humour sur des prod ivoiriennes, africaines voire même américaines. A travers les tournées internationales, Nash propage son image et sa particularité musicale  aux  influences multiples.  2005, sa notoriété grandissante, Nash est embarquée  dans le  Collectif Gbonhi Yoyoyo  avec son alter-égo, la rappeuse Priss’K et l’humoriste Zongo. En pleine crise sociopolitique dans le pays, la chanson  éponyme de ce collectif  qui milite pour la réconciliation nationale  connait un succès phénoménal. Le collectif fera des tournées en Suisse, en France. A partir de là, Nash va démarrer une série de collaboration avec des grosses stars  internationales : Alpha Blondy , Mokobé, Papa Wemba, Nathalie  Makoma, pour ne citer qu’eux. Un cycle valorisant   ponctué par la sortie en 2009 de son premier album solo « Ziés Dédja ».

Militante. Très active dans le milieu du hip hop ivoirien depuis toutes ces années, Nash  anime des ateliers d’écriture entre  Abidjan et  Genève en Suisse. Symbole de cet engagement pour cette culture urbaine, Nash initie  en 2013 le festival Hip Hop Enjaillement (2HE)  qui sera à sa 9ème édition fin juillet 2021. Omanh comme on appelle également la rappeuse dans le milieu est aussi investie dans l’humanitaire. En avril 2019, elle est nommée ambassadrice nationale de l’UNICEF en Côte d’Ivoire pour la cause des enfants de la rue victimes de violences. Avec son ONG « Sciençons », l’artiste, croyante chrétienne,  apporte aide et assistance à des  jeunes désœuvrés. Ainsi, en tant que  productrice, Nash vient de lancer la carrière  de Kronos,  un jeune auparavant en  proie aux difficultés sociales,  talentueux rappeur,  lauréat de la dernière édition du  concours de rap  lors du festival 2HE. 

voir le clip ici >>> https://www.youtube.com/watch?v=jM_I9uiasfI

Eveillée. Actualité musicalement parlant, Nash est de  retour,  en pleine forme, avec un nouveau single « Wô », bonus track au son afrobeat de son dernier album, dans lequel La go cracra du Djassa appelle la jeunesse  à s’assumer en toute responsabilité, dans un mouvement positif. En effet, Nash est l’une des artistes de la scène musicale nationale représentative du ghetto. A travers  son Nouchi style comme dans ses engagements sociétaux, la rappeuse défend avec  une authenticité artistique l’image d’une jeunesse ivoirienne défavorisée à la base mais aspirant avec  courage dans le  travail,  persévérance et  foi surtout à une vie meilleure. Omanh Nash remet ce  message plein de positivité en chanson   sur « Wô » son dernier single en date et en écoute en ce moment sur les radios. « Wô » est un titre bonus de son dernier album « Nouchi Stylé vol1 » paru en février 2020 dont elle poursuit  l’exploitation freinée par la crise sanitaire. Ce nouveau morceau, au  son  afrobeat  lourd , machiné magnifiquement par le beatmaker Cédric Cannavaro,  vient d’être clippé. Les  liens de la vidéo sont en partage  sur les réseaux de l’artiste depuis le mercredi 30 juin. Super bien réalisé par Golden Mark , le clip de « Wô » est solaire , coloré, tourné entre Jacqueville et Yopougon, entre déco balnéaire et terre-plein de maquis à Yop. « Représentée dans le mouvement/ c’est mon inspi, man/ on est dedans jusqu’à lass karass/ depuis Manhattan/ même quand c’est kankan, tchoko na tchaka, continuons de bara/  Tchoko na tchaka, lahan va nous maga, ayons la foi, faut jamais se dégba » , rappe Nash, pleine d’aspiration et d’espérance pour les môgô et les go en réaction à un environnement social difficile pour la jeunesse battante et débrouillarde dont  la crise du Covid et ses corollaires a accentué les difficultés.